Attraper de graves coups de soleil pendant l'enfance augmente le risque de cancer de la peau de 18 %

Appuyée par une bande dessinée belge, une campagne européenne a pour ambition de mieux protéger les adolescents du soleil

Vu que l'on dénombre 46 000 nouveaux cas de cancers de la peau chaque année en Belgique, la prévention reste plus que jamais de mise. Les dermatologues dépistent de plus en plus des tumeurs cutanées parmi toutes les tranches d'âge, y compris les jeunes âgés de 16 à 25 ans. Et ce, alors que les adolescents, justement, ne se protègent généralement pas assez du soleil. Dans le cadre de sa campagne de sensibilisation annuelle, Euromelanoma cible précisément cette génération-là. Le dessinateur de BD Mario Boon y a également contribué en réalisant le roman graphique intitulé Sunny Side Up : Le soleil, un ami dangereux.

Inverser la tendance dès le plus jeune âge

C'est au musée de la BD à Bruxelles que Thomas Maselis, dermatologue et président d'Euromelanoma Belgique, a présenté la nouvelle campagne internationale de prévention du cancer de la peau, qui en est à sa 24e édition. Le slogan « Do you use protection? » est un clin d'œil éloquent à ce groupe cible.

Thomas Maselis : « Nous voulons inciter les jeunes à faire de meilleurs choix en matière de protection UV. Il est essentiel qu'ils ne s'exposent pas au soleil sans protection et qu'ils apprennent à contrôler leur peau afin de détecter les taches suspectes. Une enquête récente a révélé que seul un jeune sur dix entre 16 et 25 ans sait comment faire attention lors d'un examen de sa peau. Plus inquiétant encore : un jeune sur cinq qui remarque une tache suspecte ne consulte pas de dermatologue. »

Une étude, menée auprès de pratiquement 400 000 Européens, nous apprend qu'attraper des coups de soleil graves avant l'âge de 18 ans augmente de près de 20% le risque de développer des lésions suspectes à l'âge adulte. Il est ici question des coups de soleil douloureux marqués par une rougeur intense ou par la formation de cloques, qui durent deux jours ou plus.

Le professeur Véronique del Marmol, présidente d'Euromelanoma Europe : « Cette génération de jeunes fume moins et boit moins, et préfère aller à la salle de sport qu'au café. Dans l'ensemble, les adolescents d'aujourd'hui semblent se soucier davantage de leur santé que les générations précédentes. C'est fantastique, mais persiste encore le problème d'une protection insuffisante contre les effets des rayons UV. Le cancer de la peau est l'une des rares formes de cancer que l'on peut remarquer soi-même. Nous avons tous la possibilité de limiter les risques d'en développer un. Selon les estimations, l'incidence de cette maladie augmentera de 85 % à travers le monde avant 2040. Pour inverser cette tendance, il convient avant tout de se focaliser sur les dangers de l'exposition au soleil des enfants et des adolescents. »
Campagne Euromelanoma 2023
Campagne Euromelanoma 2023

Lancement de la BD

Afin de sensibiliser la population aux risques liés au soleil, le dessinateur belge Mario Boon a créé l'histoire Sunny Side Up : Le soleil, un ami dangereux. Un projet qu'il a réalisé non seulement pour le compte de l'ASBL Euromelanoma, mais également en collaboration avec ses membres. La bande dessinée est publiée en français et néerlandais. Il avait déjà illustré une BD portant sur l'importance du dépistage précoce du cancer du côlon.

Mario Boon : « J'aime mettre mes talents de dessinateur au service d'une prévention utile. J'essaie toujours de proposer une histoire prenante. La BD Sunny Side Up vous plonge dans le quotidien d'une femme qui se prépare pour un marathon. L'histoire est, par ailleurs, dédiée au regretté Paul De Knop, professeur à la VUB et parrain de la campagne « Smeerem » de Sport Vlaanderen. Les lecteurs attentifs pourront le voir encourager les coureurs à la ligne d'arrivée du marathon. C'était une façon de lui rendre hommage. »

Nouvelle enquête : le Belge s'inquiète... mais ne change pas ses habitudes

Au printemps, Indiville a été chargé par Euromelanoma de mener une enquête sur les risques que nous prenons avec notre peau. Cette enquête, lors de laquelle plus de 1 250 Belges ont été interrogés, révèle des connaissances médiocres en matière de cancer de la peau et de taches suspectes : seuls 16 % des Belges déclarent savoir comment faut faire attention lors d'un examen de la peau. Le groupe cible des 16-25 ans obtient le plus mauvais résultat avec 11 % : seul un jeune sur dix sait donc comment contrôler sa peau afin de détecter les signes éventuels de cancer. ​ 

Il n'empêche que les Belges se soucient de leur santé. Un Belge sur trois s'inquiète de développer par la suite un cancer de la peau. Il est toutefois assez frappant de voir que nous ne modifions pas notre comportement afin de limiter autant que possible les risques :

  • Seulement 13 % appliquent toujours suffisamment de la crème solaire, 11 % se couvrent toujours la peau et la tête le mieux possible et 8 % restent au maximum à l'ombre ou à l'intérieur. En revanche, les parents protègent bien leurs enfants : 68 % d'entre eux leur appliquent de la crème lors des journées ensoleillées.
  • La fréquence à laquelle nous faisons contrôler notre peau est également faible. Un Belge sur trois (29 %) ne se fait jamais ausculter en vue de détecter des taches suspectes. Par ailleurs, la moitié des belges (50 %) n'a encore jamais consulté un dermatologue afin de faire examiner une tache étrange. Ce sont principalement les jeunes (21 % des 16-25 ans) qui indiquent avoir des taches suspectes, mais ne vont pas les montrer à un médecin. Un Belge sur cinq (19 %) se rend cependant régulièrement chez le dermatologue et un tiers d'entre eux (31 %) en a déjà consulté un 1 fois.
Thomas Maselis : « Encore bien trop de gens repoussent une consultation chez le dermatologue. Un constat qui se pose dans toutes les tranches d'âge, et tant chez les hommes que chez les femmes. Quiconque a déjà été confronté à un cancer de la peau dans son entourage prendra moins de risques et se tournera plus rapidement vers un professionnel. Mais il est regrettable de voir que nous n'agissons qu'au moment où nous sommes confrontés de près à la maladie. Nous espérons changer les choses avec cette campagne, aussi bien auprès des jeunes que des plus âgés. »
Dr. Thomas Maselis
Dr. Thomas Maselis

Campagne

Leaflet EM2023_FRDEF.pdf

PDF - 26 Mb

POSTERS_EM2023_61x86DEF.pdf

PDF - 19 Mb

Sources

La campagne a été rendue possible grâce à ces sponsors.


À propos d'Euromelanoma – www.euromelanoma.eu

Présent dans 33 pays, Euromelanoma est un réseau engagé de dermatologues européens ayant pour ambition de sensibiliser au cancer de la peau. Pour y parvenir, il mise fortement sur l'information et la sensibilisation du grand public. D'autre part, les dermatologues partagent leurs connaissances et leurs expériences scientifiques avec le secteur des soins. Ils collaborent également avec les décideurs politiques afin de garantir que les traitements des cancers de la peau soient totalement reconnus et pris en charge par les systèmes de santé. Euromelanoma a été fondé en 1999 par six dermatologues belges.

Plus d'infos

RCA I Kirsten Van de Werf I Tél. +32 492 12 77 54 I kirsten@rca.be I www.rcapress.be