1 Européen sur 12 est atteint de kératose actinique : un signal d'alarme

La campagne se concentre sur l'exposition aux UV au cours de la vie, le plus grand facteur de risque du cancer de la peau

Ce n'est pas votre âge qui compte, mais votre compteur UV. C'est avec ce slogan qu'Euromelanoma lance sa campagne de prévention annuelle. Cette dernière est plus que jamais nécessaire, car chaque année, la Belgique compte près de 46 000 nouveaux patients atteints d'un cancer de la peau, ce qui en fait donc encore et toujours la forme de cancer la plus courante et affichant la progression la plus rapide. Une étude menée sur 400 000 Européens révèle pour la première fois la prévalence des kératoses actiniques, des lésions de la peau précancéreuses. Thomas Maselis, dermatologue et président d'Euromelanoma Belgique : « Jardiner, se promener, jouer et faire du sport dehors... c'est très bien, mais protégez votre peau. L'exposition au soleil reste le plus grand facteur de risque pour ce qui est de développer un cancer de la peau. »

La kératose actinique, un signal d'alarme

En parallèle du lancement de sa 24e campagne de lutte contre le cancer de la peau, Euromelanoma dévoile les résultats d'une étude à grande échelle sur la prévalence des kératoses actiniques. Cette maladie de la peau très fréquente, qui se caractérise par des plaques rugueuses et squameuses, est considérée comme un état précancéreux de la peau du fait que, non traitée, elle peut se transformer en carcinome épidermoïde.

L'analyse de 394 681 examens cliniques révèle qu'entre 4,4 % et 13,5 % des gens provenant des 32 pays participants se sont fait diagnostiquer une kératose actinique, soit une prévalence globale de 8,2 % ou 1 Européen sur 12. Veronique del Marmol, présidente d'Euromelanoma Europe : « Une étude montre pour la première fois à quel point la kératose actinique est fréquente, même si ce pourcentage sera un peu plus faible parmi la population générale puisque les examens ont été menés auprès d'un groupe cible bien précis dans le cadre d'Euromelanoma. Il convient toutefois de voir cette maladie comme un signal d'alarme à quelque chose qui peut devenir plus problématique. »

« La kératose actinique se traite assez facilement lorsqu'elle est dépistée à temps, il est par conséquent essentiel que les gens se fassent une idée de leur profil de risque personnel.Si vous vous êtes exposé aux UV toute votre vie – que ce soit à la plage, dans votre jardin, sur un terrain de golf, sur un banc solaire ou au travail –, vous avez davantage de risques de développer un cancer de la peau. »

Philippe Gilbert et Dries De Bondt, nos ambassadeurs

La campagne intitulée « Risque de cancer de la peau : ce n'est pas votre âge qui compte, mais votre compteur UV », établit un lien entre une exposition chronique aux rayons UV et le risque de développer un cancer de la peau. Euromelanoma encourage en outre la population à s'auto-examiner régulièrement et à signaler les taches suspectes.

En tant que sportifs très souvent dehors, les coureurs cyclistes professionnels Dries De Bondt et Philippe Gilbert ont accepté d'être les ambassadeurs de cette campagne. Dans les vidéos postées sur Facebook et Instagram, les deux Belges expliquent comment ils se protègent du soleil. Sur www.euromelanoma.org, vous retrouverez bien d'autres conseils concrets pour prévenir et identifier le cancer de la peau.

Lors de la conférence de presse d'Euromelanoma, le surfeur belgo-brésilien Gaël van de Werve nous a également fait part de son histoire en tant que patient atteint d'un cancer de la peau. « J'ai vécu au Brésil jusqu'à l'âge de 31 ans.Plus jeune, j'ai souvent eu des coups de soleil, notamment parce qu'à l'époque, il n'y avait pas de crème solaire sur le marché.Par la suite, j'ai commencé à appliquer de la crème, mais bien souvent, je ne respectais pas les consignes pour bien se protéger : rester à l'ombre aux heures les plus chaudes, mettre de la crème 1 heure avant de s'exposer, en remettre à chaque fois qu'on sort de l'eau... À l'âge de 19 ans, je m'étais déjà fait enlever quelques grains de beauté, mais en 2016, je suis de nouveau retourné voir un dermatologue.Le diagnostic n'avait rien de réjouissant : un mélanome.Heureusement encore à un stade précoce et donc pouvant être traité.Depuis, je vais fréquemment à des visites de contrôle et je suis très prudent quand je suis au soleil : je porte des vêtements pour me protéger, j'applique suffisamment de crème et je me mets régulièrement à l'ombre.Des conseils que je donnerais à tout le monde, parce qu'ils sont vitaux. »

Près de 46 000 nouveaux cas de cancers de la peau en Belgique chaque année

La prévention reste indispensable, comme en attestent les chiffres alarmants relatifs au cancer de la peau en Belgique. En 2000, la Fondation Registre du Cancer recensait environ 11 000 nouveaux cas de cancers de la peau dans notre pays, chiffre qui est passé à 45 733 en 2019, soit une augmentation de plus de 400 % en 20 ans. Thomas Maselis : « Aucun autre cancer n'a augmenté aussi rapidement. Le risque de développer un cancer de la peau avant l'âge de 75 ans est de un sur cinq et continue d'augmenter. Pas moins de 40 % de tous les cancers diagnostiqués sont des cancers de la peau.D'où notre appel pressant : contrôlez votre peau et consultez votre médecin traitant ou votre dermatologue en cas de doute. Car le temps total d'exposition au soleil au cours de votre vie est un facteur plus important pour le cancer de la peau que votre âge. »

Les trois tumeurs cutanées les plus fréquentes sont le carcinome basocellulaire (70 % de tous les cancers de la peau), le carcinome épidermoïde et le mélanome. Thomas Maselis : « Le carcinome basocellulaire survient principalement chez les personnes plus âgées.Les symptômes typiques sont des plaies qui ne guérissent pas ou des plaques rouges sur le torse qui s'agrandissent et qui ont un bord brillant.Ce type de tumeur est celui qui augmente le plus rapidement au fil des ans, mais heureusement, en général, il ne métastase pas et peu de gens en meurent.Les carcinomes épidermoïdes, des tumeurs rouges avec une croûte épaisse, peuvent métastaser à un stade plus avancé. En 2017, ils ont entraîné la mort de 137 personnes en Belgique. Ils se manifestent généralement dans les zones les plus exposées au soleil chez les gens qui sont souvent à l'extérieur. »

Parmi les trois types les plus fréquents de tumeurs de la peau, le mélanome, qui part des cellules pigmentaires, est le moins courant, mais de loin le plus dangereux. Cette tumeur, qui se caractérise généralement par une tache foncée et irrégulière qui grandit et grossit, métastase très rapidement. Thomas Maselis ajoute encore : « Si plus de deux personnes de votre famille développent un mélanome, il convient de redoubler de prudence, car cela augmente considérablement le risque que vous en développiez un vous aussi. La variante la plus dangereuse est le mélanome amélanotique, qui ne représente que 2 % des cas, parce que ces taches ne prennent pas une couleur foncée et perdent de ce fait la caractéristique typique d'une tache pigmentée irrégulière. Il y a toutefois aussi une bonne nouvelle : on remarque que de plus en plus de patients atteints d'un mélanome consultent un médecin à un stade précoce, ce qui signifie que les gens y sont plus attentifs. »


À propos d'Euromelanoma – www.euromelanoma.org

Présent dans 33 pays, Euromelanoma est un réseau engagé de dermatologues européens ayant pour ambition de sensibiliser au cancer de la peau. Pour y parvenir, il mise fortement sur l'information et la sensibilisation du grand public. D'autre part, les dermatologues partagent leurs connaissances et leur expérience scientifiques avec le secteur des soins. Ils collaborent également avec les décideurs politiques afin de garantir que les traitements des cancers de la peau soient totalement reconnus et pris en charge par les systèmes de santé. Euromelanoma a été fondé en 1999 par six dermatologues belges.

La campagne a été rendue possible grâce à ces sponsors.

Plus d'info et coordonnées
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